1/ Qu'est-ce qui vous a amené à vouloir dominer un homme / à vouloir vous soumettre à une femme?
J’étais dominateur. Plus par jeu, que par « vocation ». Et il s’agissait de domination légère, qui se limitait à un rôle dans ma sexualité. La jeune femme dont j’étais l’amant se prêtait volontiers à ces jeux. Elle se soumettait, bien sûr, mais sans elle non plus prendre cette soumission très au sérieux.
Un jour, par jeu toujours, nous avons décidé d’inverser les rôles. Et ce fut alors la révélation, pour elle comme pour moi. Nous sommes resté sur ces statuts respectifs. Au début de ce nouveau modèle de relation, c’était toujours un jeu, que nous réservions à l’intimité de nos ébats.
Mais très vite, nous nous sommes rendus à l’évidence :chacun de nous avait trouvé son vrai rôle, ou plutôt, devrais-je dire, sa vraie nature. Elle se révélait dominatrice, et moi, je pris conscience de mon épanouissement en tant que soumis. Elle progressa très vite, trouvant ses marques, s’affirmant Maîtresse. Chacun de ses progrès, chacune de ses initiatives m’épatait.
Elle découvrit la gynarchie, s’y intéressa, devint une fervente adepte de la suprématie féminine. Quelques mois après l’inversion des rôles, elle a suggéré que nous pourrions élever la relation en actant que je lui appartiendrai, qu’elle serait ma Maîtresse, et moi, son soumis dans un premier temps, dressé pour devenir un esclave. C’était une suggestion, certes, mais mon regard suffit à lui témoigner mon consentement.
2/ Racontez-nous votre première expérience de domination soumission?
Comme je le précisais dans ma réponse précédente, il s’agissait d’un jeu. Elle m’avait lié les mains à la tête de lit, posé une simple serviette de toilette sur le visage, pour m’aveugler. Elle m’a masturbé, lentement, arrêtant lorsqu’elle a perçu que j’allais éjaculer. M’ayant lâché, elle m’a laissé livré à mon excitation le temps que celle-ci « refroidisse ». Je l’entendais gémir, j’en concluais qu’elle se caressait. Puis elle a recommencé à me masturber, avec la même lenteur, mais cette fois, elle pressait mes testicules, serrant de plus en plus fort pour tester ma résistance. Elle a accompli ce petit jeu à quatre reprises. Puis m’a pris dans sa bouche en me prévenant qu’à présent, je pouvais jouir. Ce qui n’a pas tardé.
Lorsque j’eus épanché ma jouissance en sa bouche, elle s’est allongée près de moi, et m’a donné un baiser qu’elle a appelé « de partage », m’offrant à boire mon propre sperme.
Puis elle m’a dit « viens me lécher ». Ce que j’ai fait sans me faire prier, j’adore ça ! Elle a joui. Comme à chacun de ses orgasmes, mon sexe retrouve immédiatement sa vigueur, je lui ai demandé l’autorisation de la pénétrer. Sa réponse fût : « j’allais t’en prier ! »
3/ C'est quoi pour vous, une bonne Dominatrice?
Sauf votre respect, Mylady, j’aurais préféré que vous demandiez « qui » plutôt que quoi.
Pour moi, il n’y a pas de bonne ou de moins bonne Dominatrice. Il y a des Femmes, dont certaines sont plus ou moins autoritaires, plus ou moins sévères, plus ou moins sadiques, plus ou moins expérimentées …
La meilleure Dominatrice est celle à qui j’aurais la chance de convenir, celle qui aurait envie de me dominer, celle à qui j’appartiendrais, car c’est celle pour laquelle j’aurais le plus grand respect, et à laquelle je m’abandonnerai totalement, comme j’ai pu le faire dans un passé récent (mais un passé hélas), avec celle qui fut sans doute, pour moi, la meilleure des Maîtresses, car j’étais fou d’amour pour elle, et elle pour moi.
4/ C'est quoi pour vous, un bon soumis?
Je pense que dans le libellé de cette question, cette fois, le « quoi » est adapté.
Un bon soumis est un mâle respectueux de sa Maîtresse, qui lui est dévoué, corps et âme, à qui l’obéissance est un réflexe parce qu’il a consenti à l’abandon.
Il doit s’adapter aux désirs, au rythme de sa Maîtresse, considérer que les caprices de celle-ci sont légitimes, quels qu’ils soient. Il est au service de sa Maîtresse, donc il se doit d’être attentif à la moindre de ses attentes.
Il est ce qu’elle souhaite qu’il soit : larbin, esclave, godemichet vivant, ou au contraire abstinent sexuel total.
Il n’est jamais parfait, il doit avoir conscience qu’il ne le sera jamais, mais doit toujours s’efforcer de progresser, et de satisfaire sa Maîtresse. Il doit être endurant, patient, et faire abstraction de sa jalousie, car il doit savoir qu’en contrepartie de sa fidélité de soumis, sa Maîtresse ne lui doit aucune exclusivité. Il est un soumis, possession de sa Maîtresse, il est un mâle parmi d’autres.
5/ Recherchez-vous une relation ponctuelle ou 24h/24?
Ayant été soumis à plein temps, 24h/24 et 7j/7, j’avoue préférer une telle relation. Pour autant, c’est cette « permanence » qui a brisé la belle histoire que nous vivions, ma Maîtresse et moi (entre autres choses …)
Aussi, abordant maintenant la soixantaine, il n’est plus temps de faire le difficile. La domination ponctuelle n’est sans doute pas la panacée, mais elle a l’avantage de maintenir ou de rappeler un soumis à sa condition.
6/ Quelles sont vos scènes de domination préférées?
Ma réponse est simple, et ce n’est pas une pirouette : mes scènes de domination préférées sont celles que préfère la Dominatrice qui me les impose, car ce sont ses choix, et en découlent son plaisir, mon unique objectif.
7/Quelles sont vos phrases ou vos mots préférés en terme de domination/soumission?
Je ne sais pas si ce sont mes mots ou phrases préférés, mais ce sont les expressions qui me font soir frissonner, soit angoisser, soit m’excitent. Qui provoquent des émotions ou ont sur moi un effet psychologique, et/ou physique.
Il y a d’abord les ordres, dispensés calmement, sans aboyer, ce qui leur confère un caractère particulièrement légitime. Par exemple :
Par exemple :
« Nu ! »
« Approche je vais m’occuper de toi »
« Tu sais que nous avons des comptes à régler ce soir ! »
Et puis, il y a ces mots qu’Elle m’imposait, en remplacement d’autres plus communs.
Pour parler de mon pénis, Elle disait « ton asticot » ou « ta virgule »
Pour parler plus précisément du gland, Elle disait « ton berlingot »
Pour parler de mon anus, Elle disait « ta cicatrice »
Pour parler de mes testicules, elle disait « tes noisettes »
8/ Quels sont vos accessoires préférés?
Simplement, je dirais : les siens, ceux qu’elle préfère utiliser.
9/ Que pensez-vous de la punition dans le dressage?
Je pense qu’elle est, hélas, nécessaire. J’ajoute qu’elle est très souvent méritée, mais ce n’est pas le plus important, car je suis convaincu qu’elle est légitime, dès lors que la Maîtresse la décide.
Elle n’est jamais une récompense, sauf peut-être pour un soumis masochiste.
10/ Quels conseils donneriez-vous aux Dominatrices débutantes?
Je ne suis pas qualifié pour donner des conseils à une Femme.
Pourtant certaines choses me semblent évidentes : être patiente, ne pas céder à la pitié, ne pas trop écouter les plaintes du soumis car il est capable de se surpasser, mais n’en a pas toujours conscience.
11/ Quels conseils donneriez-vous aux soumis débutants?
Etre attentif au plaisir de sa Maîtresse, toujours chercher à la satisfaire – Se convaincre qu’il est capable de toujours faire mieux, de toujours faire plus, de vaincre la douleur, la jalousie, de s’abandonner totalement.
12/ Que pensez-vous de l'humiliation et du contrôle sexuel du soumis?
L’humiliation est une arme redoutable que les Dominatrices ne doivent pas hésiter à utiliser, voire à en abuser.
Elle est un excellent moyen de dressage, efficace. Elle exalte chez le soumis le sentiment d’être possédé.
Le contrôle sexuel est nécessaire, pour faire prendre conscience au soumis qu’il est la propriété de sa Maîtresse. Celle-ci doit pouvoir disposer du mâle par ce qui le caractérise : sa virilité.
Ce contrôle sexuel peut d’ailleurs revêtir plusieurs aspects. Les plus connus sont des standards : l’abstinence sexuelle totale par appareillage, ou par déni d’orgasme. Mais d’autres ont aussi leurs qualités propres : l’orgasme ruiné, le milking …
13/ Depuis quand êtes-vous Dominatrice/soumis?
Quand on aime, on ne compte pas, mais ça doit bien faire une vingtaine d’années (en tant que soumis).
QUESTIONS SUBSIDIAIRES POUR LES MINOUS
J'ignore ce que l'on entend par "minou" ! Ce terme est-il propre à ce forum ? A tout hasard, je réponds quand même.
1/ L'apparence physique et vestimentaire, a-t-elle une grande importance pour vous?
L’apparence vestimentaire absolument pas. Je pense qu’une Femme est autant capable de dominer en jeans et basket, qu’encuirée des pieds au menton.
Quant à l’apparence physique, l’expérience m’a fait connaître des dominatrices qui restaient éloignées de tous les canons de la beauté, et qui se sont révélées très efficaces. J’ai aussi été dominé par des Femmes très belles, mais qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable de leur domination.
2/ Vous sentez-plus plus soumis en étant nu?
La nudité est évidemment un état qui agit sur la psychologie du soumis. Elle nous confère une apparence animale, elle nous met en situation d’infériorité, nous rend humble et servile, disponible, accessible.
3/ Quel est l'acte le plus humiliant pour vous que vous seriez prêt à faire réellement pour le plaisir de votre Maîtresse?
Je n’ai jamais refusé quoi que ce soit, dès lors qu’il s’agissait d’une demande de ma Maîtresse. C’est peut-être pour cela aussi qu’elle s’est lassée de moi, répétant que « j’étais trop soumis »
Ce qui a été le plus humiliant : faire une fellation à son amant, qui était un de mes collaborateurs, être sodomisé au gode-ceinture en présence de la sœur de ma Maîtresse, être contraint d’uriner devant Elles et de boire ensuite mon urine.
4/ Quel est celui dont vous "réveriez" d'arriver un jour à pouvoir faire pour elle?
Si ma Maîtresse me le demandait, j’aimerais vaincre toute l’appréhension que j’aurais à être dominé par un Maître en sa présence. C’est quelque chose que je crains, et lui offrir cette satisfaction m’emplirait de fierté.
Mar 22 Mai 2012 - 22:37